La biennale artistique et culturelle 2012 aura lieu à Mopti. Pour préparer cet important événement que la Venise malienne s’apprête à accueillir, le ministère de la Culture a décidé de réunir sur place l’ensemble des acteurs : présidents des assemblées régionales ; gouverneurs de région et du District ; directeurs régionaux de la culture ; chefs des missions culturelles ; directeurs de troupe et personnes ressources (d’anciens ministres de la Culture et l’ancien délégué général de la biennale, entre autres). Ce Forum de Mopti discutera aussi de la Semaine nationale du patrimoine culturel.
La biennale artistique et culturelle est un événement à caractère national soutenu par une volonté politique. Elle est née de cette volonté de préserver et de promouvoir notre identité culturelle dans toute sa diversité. Son objectif majeur demeure la consolidation de l’unité nationale. Les biennales ont favorisé le brassage et le renforcement de la cohésion sociale et ont contribué à l’émergence d’une culture de la paix et de la citoyenneté.
Quant à la Semaine du patrimoine culturel, elle a été crée en 1976 par le gouvernement dans le but de préserver et de promouvoir le riche patrimoine culturel de notre pays. Elle se déroule chaque année autour d’un thème spécifique. Pour cette année, le ministère de la Culture, à travers la direction nationale du patrimoine, a décidé de mettre au centre des activités l’inventaire du patrimoine culturel en procédant au lancement officiel du grand Projet d’inventaire général du patrimoine culturel du Mali en cours d’exécution depuis l’adoption des termes de références en mai 2008.
La rencontre de Mopti a été financée par le Projet de renforcement des capacités et de promotion de l’action culturelle de la coopération espagnole au Mali. Elle s’est assignée une série d’objectifs : l’amélioration de la nouvelle configuration d’organisation de la biennale ; le renforcement des capacités d’organisation des cadres de la région ; le développement du partenariat public et privé autour de l’organisation de la biennale ; la précision du rôle des parties prenantes à l’organisation de la biennale ; la relecture des textes règlementaires de la biennale.
Pour la semaine du patrimoine, le forum permettra de faire le point du patrimoine culturel inventorié, inscrit et classé dans le patrimoine national ; l’élaboration et l’adoption du calendrier général de l’inventaire et le lancement officiel de l’inventaire du patrimoine culturel sur toute l’étendue du territoire national.
L’ouverture officielle du forum au eu lieu jeudi dans la salle de conférence de la Cambre de commerce et d’industrie de Mopti. Elle était présidée par Hamane Niang, le ministre de la Culture. Il avait à ses côtés Amadou Kessou Cissé, élu à Mopti, représentant le président du Haut conseil des collectivité du Mali, et Seydou Toumani Camara, le gouverneur de la région.
Le forum a été endeuillé par le décès du président de l’Assemblée régional de Kidal Abdoul Salam Ag Assalat, dans un accident de la circulation (voir l’Essor de vendredi). Il était en route pour Mopti lorsque son véhicule s’est renversé à l’entrée de Gao. Hamane Niang a fait observer une minute de silence à sa mémoire.
Le ministre de la Culture a jugé inutile de rappeler la nature et les enjeux d’une biennale artistique et culturelle soutenue par les trois républiques. La consolidation de l’unité nationale est un credo toujours d’actualité car la culture de la paix doit être ancrée dans l’esprit de toutes les générations. La biennale offre un moyen d’atteindre cet objectif majeur sous-tendu par la promotion de notre patrimoine culturel dans toute la diversité de ses expressions. L’arrêté de mai 1979 instituant les biennales artistique, culturelles et sportives avait déjà décidé du caractère tournant de ces événements. Dans la logique de cet arrêté et après les premières expériences, le processus de délocalisation a repris son cours. Cette dynamique de délocalisation s’inscrit aussi dans le processus de la décentralisation. L’activité culturelle étant un élément de ce changement. Le ministère de la Culture et les régions organisatrices ont vécu les réalités de l’organisation de cette grande manifestation artistique et culturelle dans sa forme délocalisée. Tous les vécus doivent représenter une moisson d’expériences, un capital de références pour apprécier et parfaire cette activité qui a valeur de patrimoine aujourd’hui, a indiqué le ministre Niang. Il a ainsi espéré du forum l’élaboration d’une nouvelle configuration de l’organisation de la biennale, l’instauration d’un partenariat public-privé autour d’elle. En organisant le Forum culturel à Mopti, le ministère de la Culture a voulu imprimer une certaine dynamique à l’organisation de l’édition 2012 de la biennale artistique et culturelle par cette région aux fins de mieux préparer ses cadres à relever le défi. Pour le gouverneur de région, Seydou Toumani Camara, l’organisation de la plus grande manifestation artistique et culturelle du Mali dans une région renvoie naturellement à des enjeux lourds : infrastructures culturelles, mobilisation sociale, assainissement, moyens humains matériels et financiers, activités intégrées bénéfiques. Autant d’éléments qui font de la biennale délocalisée un projet de développement que doit porter tout le corps social de la région qui l’accueille.
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